Impôts : les 10 erreurs les plus fréquentes dans la déclaration de revenus
De nombreux contribuables ont encore quelques heures pour remplir leur déclaration de revenus. Avant de l’envoyer fisc, vérifiez bien qu’elle ne contient pas d’erreurs.
Jeudi 11 juin minuit : pour la plupart des contribuables, c’est la date limite pour remplir sa déclaration de revenus en ligne, une procédure désormais obligatoire. Seules les personnes qui ne disposent pas d’une connexion Internet, entre autres, disposent de 24 heures de plus, pour envoyer une déclaration papier, le cachet de la Poste faisant foi. Certains indépendants et bailleurs ont même jusqu’au 30 juin pour remplir leur devoir fiscal.
Mais cet exercice n’est pas toujours facile. Pour éviter oublis et confusions, le site gouvernemental Oups.gouv.fr compile les erreurs les plus fréquemment commises. Voici 10 pièges à éviter.
1. Oublier de dire que vous n’avez pas de TV
De nombreux contribuables oublient de signaler qu’ils ne possèdent pas de téléviseur chez eux. Résultat, ils risquent de payer 138 € de redevance pour rien cette année. La rubrique dédiée de la déclaration de revenus est contre-intuitive : pour ne pas payer la redevance télé, vous devez cocher la case Contribution à l’audiovisuel public (0RA).
2. Se tromper de case pour les dons aux associations
Certains dons donnent droit à une réduction d’impôt. Mais elle varie selon la nature de l’organisme à qui vous avez donné. La ligne 7UD de la déclaration concerne les dons aux associations qui viennent en aide aux personnes en difficulté (Restos du Cœur, Croix-Rouge…). La ligne 7UF est réservée aux sommes versées aux organismes d’intérêt général, c’est-à-dire les associations à but éducatif, sportif, culturel… et à l’activité non lucrative, comme la Fondation de France ou la Fondation du patrimoine. Cette case concerne également les dons aux candidats aux élections.
3. Divorcé ou séparé, ne pas déclarer correctement vos enfants
Les parents divorcés ou séparés ont un risque accru de se tromper. La règle est la suivante : dès lors que vos enfants résident, même alternativement, chez vous, il faut les rattacher à la déclaration. Ensuite, vous devez indiquer le nombre d’enfants dont vous avez la garde totale en case F ou G de la rubrique Personnes à charge en 2019. En cas de résidence alternée, complétez les cases H ou I.
4. Se tromper de cases pour les pensions alimentaires
Si vous versez une pension alimentaire à vos enfants, celle-ci peut être déduite de votre revenu imposable à condition, toutefois, de ne pas les avoir en garde alternée. Dans ce cas, vous bénéficiez déjà d’une majoration du nombre de parts de quotient familial. Mais ce n’est pas la seule source d’erreur repérée par le fisc concernant les pensions alimentaires.
Le second écueil courant est de se tromper de cases. Les pensions alimentaires pour vos enfants majeurs sont à indiquer en cases 6EL et 6EM. Pour un enfant mineur, c’est en case 6GU que cela se passe. Et si votre enfant est devenu majeur en 2019, vous devez alors compléter ces deux cases. S’il a eu, par exemple, 18 ans en août, vous devez déclarer 8 mois de la pension dans les pensions versées aux mineurs et 4 mois dans les pensions versées aux majeurs, illustre l’administration fiscale.
5. Surestimer le montant des frais de garde
Vous confiez votre enfant en bas âge à la crèche ou chez la nounou ? Vous pouvez alors bénéficier d’un crédit d’impôt égal à 50 % des frais de garde. En théorie, profiter de cet avantage paraît simple puisqu’il suffit d’indiquer le montant des dépenses en case 7EA et suivantes. Mais en pratique, il est facile de se tromper car les frais de nourriture et les aides perçues (notamment le complément de libre choix du mode de garde) doivent au préalable être déduits.
6. Zapper la réduction d’impôt pour les frais de scolarité
Vos enfants au collège, au lycée ou en études supérieures peuvent aussi vous faire profiter d’une niche fiscale, trop souvent oubliée ou mal complétée. Pour en bénéficier, vous devez remplir la rubrique adéquate selon le niveau de scolarité de votre enfant : cases 7EA, 7EC ou 7EF. Pour un enfant en garde alternée, il s’agit des cases 7EB, 7ED ou 7EG.
Attention, pour être éligible à cette réduction, dont le montant varie de 61 à 153 € l’enfant ne doit pas avoir terminé sa scolarité courant 2019. Les enfants en apprentissage, en congé formation ou en contrat d’études avec leur employeur ne donnent pas droit à cette réduction d’impôt.
7. Oublier d’ajouter les revenus de vos enfants
Les revenus professionnels des enfants, qu’ils soient mineurs ou majeurs, sont aussi à déclarer au fisc quand ces derniers sont rattachés à votre foyer fiscal. S’ils sont salariés, c’est en cases 1CJ et 1DJ que cela se passe. Précision : en cas de garde alternée, vous devez déclarer 50 % de leur rémunération. À noter que certains jeunes bénéficient d’une exonération partielle ou totale d’impôt sur le revenu : les jobs des étudiants de moins de 25 ans, les élèves en contrat d’apprentissage ou encore les stagiaires.
8. Attention au crédit d’impôt pour la transition énergétique
Beaucoup de contribuables déclarent à tort avoir droit au CITE, selon le fisc. C’est le cas quand le logement a été construit depuis moins de deux ans ou s’il est en location, par exemple. De plus, tous les travaux de rénovation ou d’amélioration ne sont pas concernés par ce crédit d’impôt. Vérifiez donc bien leur éligibilité avant de les inscrire en case 7CB.
9. Ne pas choisir le mode d’imposition adapté
Faire votre déclaration de revenus ne consiste pas uniquement à noter les gains perçus en 2019. Vous avez aussi des arbitrages à réaliser pour payer moins d’impôts.
C’est le cas des revenus imposables issus de l’épargne (gains après un retrait sur une assurance vie, intérêts des livrets bancaires, certains revenus boursiers…). Ainsi, l’année dernière, plus de 7 millions de foyers se sont trompés en maintenant l’imposition standard – le prélèvement forfaitaire unique – alors qu’il aurait été plus économique de cocher la case 2OP pour être imposé au barème de l’impôt sur le revenu. Une situation qui concerne principalement les ménages peu ou pas imposés. Pour vérifier quel mode d’imposition est adapté à votre situation, il suffit de compléter une première fois votre déclaration, sans cocher la case 2OP. Avant de la signer revenez en arrière et cocher cette case. Vous saurez alors, estimations du fisc à l’appui, quelle option vous permet de payer le moins d’impôts.
10. Ne pas déduire votre abattement d’assistant maternel ou de journaliste
Certains contribuables bénéficient d’un abattement spécifique, en lien avec leur profession. Il permet de diminuer leur salaire imposable de plusieurs centaines, voire milliers d’euros. C’est le cas des assistants maternels et familiaux, s’ils choisissent le régime forfaitaire, et des journalistes.
L’erreur fréquente consiste à oublier de déduire cet abattement de ses revenus imposables. Si vous êtes assistant maternel employé par une entreprise, assistant familial ou journaliste, vous devez changer le montant indiqué en cases 1AJ à 1DJ (Traitements et salaires) afin de déduire l’abattement, et signaler le montant de cet abattement dans les cases 1GA à 1JA (Abattement forfaitaire). Si vous êtes assistant maternel employé par un particulier en direct, même principe, mais vos revenus à corriger sont répertoriés en case 1AA et suivantes (Revenus des salariés des particuliers employeurs).